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 Enán Burgos 

Enán Burgos ARANGO.

Peintre et poète franco colombien.

Naissance au Sinú (Colombie), en 1957.

Études artistiques à Montréal et à Paris.

Vit et travaille à Montpellier.

En juillet 2011, durant le Festival de Poésie "Voix Vives de Méditerranée en Méditerranée" Enán Burgos nous propose "Vêtue d'amour".

Du 23 au 30 juillet 2011 de 10h à 22h.

"J'ai voulu avec cette tentative picturale, entre passion et raison, rendre hommage à la parole poétique, qui par essence doit être nue et sans fioritures.

Nudité crue, sans préjugés ni mensonges, vive, insoumise sous l'ardeur du silence qui la dore en l’emportant sur l’onde de l’éros. Parole qui s'échappe, en fuyant surtout les discours qui l'emprisonnent ; confuse et obscure comme venue d'un chaos inaudible, mais visible pour ceux qui reconnaissent la splendeur sous la peau des apparences.

Voix divine des dieux, écriture tactile et sonore détachée du moi, les poètes durant des siècles, chacun à sa manière, l'accueillent, la disséminent sur la feuille inhabitée. Cependant, le corps n'est pas le temple des religions. Ce serait plutôt ce jardin païen où des muses et des poètes échangent, parmi fontaines et cascades, leurs extases fulgurantes. Splendeur qui englobe à son tour le tangible et l'impalpable, rendant culte à Orphée. Et ce sont précisément, les héritiers de ce dieu séraphique, que je sollicité ici pour célébrer, comme il se doit, la magnificence de la poésie.

Crédit photographique, Enán Burgos ©.

Commençons par les plus anciens : Jean de la Croix, Pierre de Ronsard, Juan Ramón Jiménez, Paul Valéry, Marina Tsvétaïeva, René Char, Eduardo Sanguineti, Salah Stétié et ce serviteur de muses et de nymphes que j'ai toujours été avec le pinceau ou la plume à la main. Pour terminer cet introït nécessaire, je le ferai en citant quelques paragraphes du livre prodigieux de Fabrice Midal, que je vous recommande : "Pourquoi la poésie ?". "Le poète est donc l'homme de l'amour extrême. Mais pourquoi ? Parce que l'amour nous arrache à nous-mêmes, nous pousse à l'impossible, fait éclater les étroites limites dans lesquelles nous sommes emprisonnés.

Aimant, le poète ne s'appartient plus, il y a en lui quelqu'un qui est plus lui-même que lui... Aimer, c'est prendre un risque et entrer dénudé dans l'inconnu. Être prêt à tout perdre. A tout donner. A tout recevoir...

Le poète sait que le plus grand courage est d'aimer vraiment ! Voilà la grande leçon de la poésie ! Et son insupportable présence !"

Alors, je vous laisse enfin en compagnie de ces corps nus et diaphanes, qui nous livrent leur quintessence sans attendre aucun réconfort. Peut-être vivons-nous dans un monde sans amour ? Sans amour et sans culture, dirait Orphée faisant pleurer d’amertume sa lyre.

En dépit d'apparences, c'est pour cela que j'ai peint ces toiles, avec l'espoir, sans offusquer personne, d'ébranler les cœurs".

 

Enán Burgos

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